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©2007 Michel EMBARECK.
Accueil On tour L'Auteur Chroniques

JIM MORRISSON ET LE DIABLE BOITEUX

24 août 2016
Editions L'Archipel



Une amitié mortelle

Le nom de Gene Vincent est inséparable de son hit intemporel, « Be-Bop-A-Lula ». En 1968 les fans lui réclament encore et toujours d'incarner « L'archange du chaos » en dépit de sa jambe atrophiée après un accident de moto. Lui, aspire à chanter des ballades à Las Vegas. Quant à Jim Morrison, l’emblématique chanteur des Doors qui voue un culte sans bornes à son aîné, il rêve d’en terminer avec la musique pour renaître à Paris dans la peau d’un poète ou d'un cinéaste.
Défonces suicidaires, bisbilles avec la justice, soucis conjugaux seront le ciment de leur amitié nourrie d’alcool, de drogue, d’errance et de blues.
Sur cette base, l'auteur construit un roman tour à tour sombre, halluciné, foutraque ou cocasse. Le roman d'une génération agitée du bocal qui avait fait de l'excès un art de vivre et des interdits un jeu de massacre.
Entre Los Angeles, Woodstock, Miami, Toronto et Paris on croise John Lennon, Alice Cooper, Richard Nixon, Elvis Presley, Charles Manson. Une dérive rythmée par les commentaires d’un vieil animateur radio qui a vécu en direct cette époque bénie où le rock’n’roll était bien plus qu'une musique à danser.
Au passage, l'auteur se propose de résoudre une énigme : et si Jim Morrison avait été assassiné par overdose pour une sombre affaire d'adultère et d'héritage ?
Cette amitié méconnue entre deux idoles devenues des mythes est racontée par Michel Embareck, ancien journaliste musical et auteur de nombreux polars. Son écriture résolument rock mêle les faits (un peu) à la fiction (beaucoup), faisant revivre cette ère lointaine et pourtant plus effervescente que jamais !

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LAURÉAT 2017 DES VENDANGES LITTÉRAIRES
"Prix Coup de foudre"
Michel Embareck pour son roman « Jim Morrison et le diable boiteux » (L’Archipel)

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Gene et Jim, le blues de deux légendes

Dans « Jim Morrison et le Diable boiteux », Michel Embareck raconte -façon roman noir- les destins parallèles du leader des Doors et de Gene Vincent. Un beau voyage dans le temps du rock and roll.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Jim Morrison, le leader des Doors, vouait une véritable admiration à Gene Vincent. Et, contre toute attente, les deux hommes se lièrent d'amitié. Un point d'histoire du rock suffisamment méconnu pour justifier ce roman mêlant allégrement faits réels et fiction.

Au premier abord, peu de choses rapprochent le « Roi Lézard » de l'auteur de « Be Bop a Lula ». Longtemps intrigué par ce qui lie ces deux hommes, Michel Embareck, qui fut journaliste à « Best » pendant dix ans, se penche avec bonheur sur ces années 1968-1971. Gene Vincent et Jim Morrison ont en commun la passion de la musique et du rock, bien sûr. Un penchant pour les addictions de l'époque -drogues et alcool- aussi. Et, surtout, un sérieux mal-être, que tous deux traînent comme d'autres un boulet style « Jailhouse rock ».

Jim Morrison se voit chanteur par accident, une sorte d'imposteur qui se rêve plutôt en réalisateur de cinéma ou poète. Gene Vincent, corps et âme cassés,noie son blues et sa douleur dans l'alcool. En 1968, cet « archange du chaos » incompris, devenu ventripotent, se débat au milieu de ses souvenirs de gloire. Sur sa route, il croise Jim et tous deux feront un bout de chemin ensemble. Ils mourront à quelques mois d'intervalle.

ROAD TRIP ENFUME

Cette amitié détonne car ces deux hommes, pourtant de la même génération, incarnent deux figures quasiment opposées du rock'n'roll. Quand Jim Morrison est en pleine ascension, Gene ne remplit plus les salles. C'est à cet instant précis, où Gene et Jim sont à la croisée des chemins, à des moments où leur vie a basculé, que Michel Embareck nous entraîne sur leurs traces. Sur les routes américaines tout autant qu'à Paris, et jusque sur des bords de Loire qui rivalisent avec les rives du Mississippi. Au coeur d'une époque où la musique et le rock étaient plus qu'un passe-temps, une manière de vivre. Un road trip enfumé, qui tangue au rythme du blues de ces deux rock and roll heroes. Car, avance l'auteur, « provocateurs, bordélisateurs, incontrôlables, alcooliques, défoncés, irrémédiablement fêlés du bocal dès leur jeune âge, seule la mort au bain-marie les apaisait. »

« Jim Morrison et le Diable boiteux » est un roman noir à l'écriture musicale, où Nietzsche croise Hank Williams, Alice Cooper et Nixon. Le tout rythmé par un narrateur hors norme, Walker Simmons, alias « Midnight Rambler », le rôdeur de minuit des ondes. Un vrai bon personnage, un pur et dur qui plaira aux gardiens du temple, et que l'on aimerait écouter encore et encore nous raconter des histoires de rock.

Valérie Talmon / Journaliste Les Echos.fr



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Jim Morrison et le diable boiteux, de Michel Embareck


À Shreveport, Louisiane, en 2015, le Midnight Rambler, animateur de radio blanchi sous le harnais, se souvient de la fin des années 1960 et de deux hommes qu’il a eu l’occasion de croiser à l’époque. Jim Morrison surfait alors encore sur le succès des premiers albums des Doors et sa réputation sulfureuse tandis que Gene Vincent, le diable boiteux du titre, tentait vainement de renouer avec le succès.

Le pivot de cette histoire, en fait, c’est Elvis. Le King qui débarque sur NBC pour son « comeback show » attifé de cuir comme Gene Vincent, sorte de baroud d’honneur pour résister à la montée en puissance de la pop qui semble finir d’enterrer le bon vieux rock. Pour Morrison, ce spectacle tient de l’escroquerie, de la contrefaçon, de la basse imitation de Gene Vincent. Vincent, de son côté, qui peine à garder la tête hors de l’eau et voit mourir le rock, admire la combativité d’Elvis, l’icône rock, celui qui est à l’origine de tout et qui continue de s’accrocher. Mais ce 3 décembre 1968, Jim Morrison à Miami et Gene Vincent à Los Angeles, chacun en train de téter une bouteille chez leur mère devant la télé, sont d’accord au moins sur un point : c’est quand il joue du blues qu’Elvis est dans le vrai, parce que ça n’est pas une mode, parce que c’est immortel. Eux ne le sont pas, et leur rencontre qui ne va pas tarder sera d’une certaine manière une tentative pour chacun d’accéder à une forme d’immortalité à travers le projet de film sur Gene Vincent que murit Jim Morrison.

« Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman. » dit en exergue Victor Boudreaux, le détective d’Embareck. Et c’est là que se réfugie l’auteur pour broder autour de la rencontre véridique entre Gene Vincent et Jim Morrison au moment où meurent les années 1960. Car, à travers les deux personnages, Michel Embareck dresse le portrait d’une époque charnière. Celle de la fin d’une innocence qui n’a d’ailleurs – et le personnage de Gene Vincent le montre bien – jamais vraiment existé et que viennent définitivement enterrer l’embourbement américain au Vietnam, Charles Manson ou Altamont.

À travers le Midnight Rambler, c’est l’érudition du Michel Embareck journaliste rock que l’on entend et à travers Morrison et Vincent, c’est le Michel Embareck romancier dont on reconnaît l’ironie mais qui a par ailleurs changé de ton. Il abandonne ici la gouaille de Boudreaux et, mis à part les chapitres du Midnight Rambler, sa faconde de raconteur d’anecdotes musicales, pour offrir à Jim Morrison et à Gene Vincent des voix bien particulières dont il a finement travaillé l’écriture. Dans cette zone entre vérité et mensonge, entre réalité et imagination, Embareck offre un roman particulièrement abouti, foisonnant tout en étant doté d’une certaine épure. Un beau voyage.


Publié le 28 août 2016 par Yan

ENCORE DU NOIR ! : http://www.encoredunoir.com/2016/08/jim-morrison-et-le-diable-boiteux-de-michel-embareck.html



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Michel Embareck

Avec son nouveau roman, l’écrivain et critique rock revient sur la rencontre de deux étoiles filantes du rock : Jim Morrison et Gene Vincent.
Par Sophie Rosemont


Après avoir été journaliste au cultissime magazine Best, de 1974 à 1983, Michel Embareck écrit aussi bien pour Rolling Stone que pour Libération. Depuis, il s’est également illustré dans le genre policier. En témoigne de nombreux récits tels Cloaca Maxima, La mort fait mal, Avis d’obsèques ou Personne ne court plus vite qu’une balle. Le revoici avec un autre genre de roman qui ressuscite ses premières amours pour explorer les relations entre deux personnalités légendaires du rock’n’roll. Et nous explique cette nouvelle aventure littéraire et musicale qui ne se veut surtout pas biographique.

Pourquoi écrire sur Gene Vincent et Jim Morrison ?

Cela remonte à très loin. Quand je travaillais à Best, j’étais le préposé à Gene Vincent. Mon premier article publié, c’était l’interview de son ancien manager, Michel Thonney. Et j’adore les Doors : à mes yeux, il s’agit d’un énorme groupe de blues. Au début des années 1980, j’ai rencontré dans un bistrot un homme qui se présentait comme un ancien barman du Rock’n’Roll Circus. Il m’avait raconté avoir vu Morrison et Vincent boire ensemble. J’ai aussitôt rangé cette anecdote dans un coin de ma tête, pour une idée de roman… qui a dormi jusqu’à il y a quelques mois.

Il est indiqué que c’est un romandès la couverture. Vous tenez à cette appellation ?

Oui ! Les personnages me sont chers mais Jim Morrison et le diable boîteux reste un roman. On sait que le chanteur des Doors vouait un culte à Gene Vincent, qu’ils se sont rencontrés en septembre 1969, au festival de Toronto, que
Morrison a aidé financièrement Vincent pour l’enregistrement de son dernier album, qu’ils se sont croisés à Paris, vers mai 1971. Ce sont les seules choses dont on est sûr. Le reste est de l’ordre du romanesque. Je m’en réfère à l’épigraphe du livre : “Entre la vérité et le mensonge une zone libre appelée roman”, que j’ai attribué à Victor Boudreaux… qui est l’un des personnages de mes polars !

Quelle était la raison de la création de ce personnage du Rôdeur de Minuit, dont les interventions ponctuent le livre ?


Il permet ici d’éviter d’être trop didactique. Ce vieux DJ a connu toute la sphère rock des années 60 et 70, car il travaillait dans une station de radio dans le sud des Etats-Unis. Il est là pour contextualiser, en racontant, par exemple, comment l’affaire Manson a fermé le cercueil du Summer of Love.

Vous êtes spécialiste de Gene Vincent depuis vos débuts, donc, mais pourquoi Jim Morrison ?

Pour moi, il était à la poésie ce que David Hamilton était à la photographie, et loin d’être aussi brillant qu’on le disait. Mais c’était un formidable chanteur de blues, un performer hors pair. Il y a eu une vraie alchimie au sein
des Doors.

Qu’est-ce qui réunit ces deux personnages ?

Ils n’ont que huit ans d’écart – Vincent est né en 1936 et Morrison en 1943. Et les deux sont prisonniers de leur mythe. Morrison a déjà annoncé au groupe qu’il voulait partir, aspirant à être poète, écrivain, réalisateur. Il en a assez du cirque du rock, des émeutes, d’être le Roi Lézard. Quant à Gene Vincent, on lui demande depuis des années de faire le voyou avec son cuir noir, d’assurer “Be-bop-a-lula” alors que c’est un formidable chanteur de balades.

En tout cas, vous les présentez tous deux comme des têtes à claques !

Surtout qu’ils sont tous les deux menteurs comme des arracheurs de dents. Gene Vincent a déclaré avoir fait la guerre de Corée alors qu’il était à Naples. Et Morrison adorait répéter qu’il était orphelin, ce qui était faux !

Vincent et Morrison auraient-il pu échapper à leur mort tragique ?

Vu ce qu’ils s’envoyaient en alcool et en dope, sans oublier leur désespoir et le mal-être… c’était inévitable. Gene Vincent buvait jusqu’à 7 bouteilles de Martini par jour !

Vous exposez d’ailleurs, au sujet de la mort de Morrison, une hypothèse étonnante…

Journaliste de fait divers pendant de longues années, j’avoue voir le mal partout. D’où cette hypothèse que personne n’a envisagé, basée sur le PV de l’audition de Pamela. J’ai constaté qu’elle ne dit pas la vérité, en l’occurrence que c’est son compagnon, qu’elle appelle James Douglas Morrison afin de brouiller les pistes. Elle raconte la vaisselle qu’elle a faite avant sa mort... Morrison n’aurait-il été plutôt assassiné par overdose via son amant, Jean De Breuil ? Ma théorie dans ce genre de mort suspecte, c’est qu’il faut suivre l’argent. Et tout l’héritage serait allé à Pamela, jusqu’ici seule légataire du testament de Morrison, qui comptait revenir aux Etats-Unis, et sans doute changer ses dernières volontés.

Si vous rencontriez Morrison et Vincent aujourd’hui, que leur direz-vous ?

Que je suis content qu’ils soient vivants ! Je demanderai à Morrison comment s’est déroulée, précisément, sa mort. Et puis on parlerait tous les trois de blues, de ballade, du monde actuel, et on rigolerait de toutes les conneries qu’ils ont pu raconter aux journalistes.

Rolling Stone | rollingstone.fr

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Jim Morrison, voyage au bout de la vie

"A leur entrée titubante au Hunder the Hill, le bar centenaire sur Siver Street à Natchez, quelques gars lèvent le nez de l'assiette ou du mug sans parvenir à rabouter leur mémoire entre le grand barbu à moitier crade et le boîteux dont la chemise bâille sur un flasque bedon."
Le grand barbu c'est Jim Morrison, chanteur de Doors ; le boîteux s'appelle Gene Vincent, immortel créateur de Be-Bop-A-Lula, en 1956, et pionnier du rock. La scène se passe dans une bourgade de L'état du Mississipi.

Lire la suite : Le Figaro Littéraire - Thierry Clermont

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le JJDA du 13 09 2016 sur IDF1





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L’équipée sauvage de Jim Morrison et Gene Vincent
Par Thierry Coljon - Le Soir



Le destin croisé de deux artistes que tout éloigne.

Elles attendent toutes les deux leur fils ce 8 décembre 1968. Clara Morrison à Miami, comme Mary Louise Craddock à Los Angeles. Jim, d’une part, et Gene, d’autre part, finiront par arriver. Bourrés et perdus, l’un comme l’autre. Destin croisé de deux artistes que tout éloigne – plus de 8 ans les séparent –, ce livre retrace la méconnue amitié forte et désespérée entre Jim Morrison et Gene Vincent qualifié ici de diable boiteux, en raison de l’accident de moto qui, en 1955, lui a broyé sa jambe gauche. Il boitera toute sa vie même si ce n’est pas cela qu’on retiendra en premier de celui qui entrera dans l’histoire pour le seul « Be-bop-a-Lula » et sa tenue de cuir qui inspirera Elvis Presley pour son come-back de 1968. C’est d’ailleurs ce même Elvis qui passe à la télé en ce 8 décembre, dans les foyers maternels de Miami à L.A. La boucle est bouclée.


Célébrer les libertés

Michel Embareck, journaliste à Best, Rolling Stone et Libération mais aussi auteur de quelque vingt romans, va imaginer de quoi était faite cette amitié entre Jim et Gene qui sont morts à quelques semaines d’intervalle, s’inspirant de nombreux livres et interviews mais aussi faisant sienne la phrase de Victor Boudreaux montée en exergue : « Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman. »

S’il se permet de nombreuses libertés tout à fait crédibles, ce livre bien écrit sur un ton très rock’n’roll ne fait rien d’autre finalement que célébrer les libertés d’une époque où tout a changé. De l’été de l’amour des valeurs hippies à la mort de tous ses héros, de Brian Jones à Jim Morrison en passant par Janis Joplin et Jimi Hendrix. Pour nourrir cette histoire qui a marqué ces années d’or sans lendemain, Embareck introduit deux autres personnages mais en septembre 2015 cette fois. Walker Simmons a bientôt 80 ans. Il a été le Midnight Rambler (le rôdeur de minuit), le DJ de la radio KCIJ/1050 de Shreveport, Louisiane, qui a marqué tant d’esprits, à l’intérieur et au-delà des frontières de l’Etat, et s’est gagné l’estime de nombreux artistes qu’il a lancés. Mais, à l’heure où il est retraité et se balance inlassablement dans son rockin’ chair, il n’y en a plus qu’un à encore lui rendre visite, pack de bières en main : Alice Cooper. Les deux amis devisent et parlent de ce public mort d’une overdose de nostalgie. Le rock n’est pas mort mais bien le public devenu consommateur d’une industrie de la nostalgie, dont l’album Woodstock a été le premier produit d’appel.

Jim et Gene, en 1968, vont très mal. Leurs rêves se sont effondrés. Le premier est une idole, une marionnette en qui personne ne veut voir le poète, l’auteur. Le second n’est plus que l’ombre de lui-même, au succès envolé, oublié de tous, sinon de quelques Européens à la mémoire moins courte. Ils se détruisent à petit feu avant de devenir des mythes après leur mort. Aujourd’hui, ce livre les célèbre de fort belle façon, juste vengeance de l’histoire.

Lesoir.be
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Le Grand Journal du 29/09/2016 - Canal +




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Émission : Entrez sans frapper- rtbf.be
Le coup de coeur de Gorian Delpâture : "Jim Morrison et le diable boîteux"
Quand Jim Morrison rencontre Gene Vincent, l’auteur de «Be-Bop-A-Lula», dans un bowling de L.A. …



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La balade de Jim et Gene
Par Gilles Dhers


Chez Michel Embareck, la voix des Doors et le roi maudit du rockabilly picolent, traînent et se souviennent.

L’erreur, concernant le livre de Michel Embareck, serait de chercher à démêler le vrai du faux, le romanesque du documentaire. Disons que tout aurait pu (dû) être authentique. Ce qui aurait pu ou ce qui aurait dû se passer pour l’un et l’autre, c’est la matrice de la relation entre les deux (anti) «héros» de ce roman - Embareck, polardier qui fut journaliste de rock à Best et Rolling Stone, fait-diversier en presse régionale et chroniqueur rugby à Libération, tient à cette appellation.

Jim Morrison, c’est le Jim Morrison des Doors ; le diable boiteux, c’est Gene Vincent, le créateur de Be-Bop-A-Lula. Le premier aurait pu être un grand chanteur de blues s’il n’avait voulu péter plus haut que son culte ; le second aurait dû être Elvis Presley s’il n’avait hébergé au plus profond de lui-même l’inexpugnable virus de l’autodestruction. Les deux sont morts en 1971. Le premier - peut-être assassiné pour une sombre histoire d’héritage, suggère Embareck - reste une idole pour beaucoup ; seuls une poignée de nostalgiques communient dans le culte du second. Démographiquement parlant, ils sont de la même génération (Gene est né en 1935, Jim en 1943) ; musicalement et sociologiquement, ils sont à des années-lumière.

Et pourtant, Jim vouait une sincère admiration à Gene. Dans le livre, les deux boivent tout ce qu’il est déraisonnable de boire, ingurgitent tout ce qu’il est suicidaire d’ingurgiter, se pochetronnent aux souvenirs et se piquent aux illusions, dans un bar paumé de Shoshone (Californie) pendant que d’autres, peut-être moins talentueux mais certainement moins tourmentés, se pavanent à Woodstock ou dans un commissariat tourangeau.

Jim et Gene, chacun est la béquille et le boulet de l’autre. Leurs errances dessinent aussi la fin d’une époque que chronique le personnage de Walker Simmons, alias «le Rôdeur de minuit», qui des années durant a squatté nuitamment les ondes de KCIJ / 1050, la radio de Shreveport (Louisiane), pour partager sa passion d’un rock devenu au tournant des années 60 et 70 un business de la nostalgie dont ni Jim ni Gene ne seront les VRP. Laissant ce rôle à d’autres, à Eddy Mitchell par exemple, que l’on croise aussi à la fin du livre, très oubliable interprète de Be-Bop-A-Lula. Dans le genre c’était plutôt Be-Beurk-A-Lula.

LIBERATION


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TV5 Monde - 300 millions de critiques




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Reportage France 3 - 19/20




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RTBF - Livrés à domicile




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Emission de Radio : « Jim Morrison et le diable boîteux » de Magyd Cherfi – Littéralement Rock #12 Oüi FM

La playlist :

– Gene Vincent – Race With The Devil
– The Doors – Crawling King Snake
– Elvis Presley – Comeback Special (Meddley Heartbreak Hotel/Hound Dog)
– Gene Vincent – Bird Doggin’
– The Doors – Break On Through (Live @ Isle of Wight, 1970)
– Gene Vincent – The Day The World Turned Blue
– The Doors – Back Door Man
– John Lennon – Be Bop A Lula


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TV5MONDE - L'INVITE




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RETOUR SUR LES VENDANGES LITTERAIRES 2017
Michel Embareck :
« La nostalgie, qu’est-ce qu’on en a à foutre ! »
Dimanche 1er octobre. Retour sur la place malgré un ciel incertain. Michel Embareck, prix Coup de foudre pour « Jim Morrison et le diable boiteux », détend l’atmosphère par son parler vrai, argotique (« J’écris comme je parle. Mais sans être vulgaire. Je peux revendiquer une maîtrise de l’argot »), son humour, ses opinions tranchées, le tout ponctué de rythmes rock et blues à faire se tortiller le platane.

« Gene Vincent et Jim Morrison sont deux grands menteurs, assène-t-il. Aussi menteur l’un que l’autre. Sur l’origine de Be bop à Lula ou sa blessure, Gene Vincent a toujours menti. Il a été blessé à la jambe non pas pendant la guerre de Corée comme il le racontait mais dans un accident de moto près de chez sa mère ». Mais qu’importe au fond, si la musique est bonne. Même si elle n’est pas aussi innocente qu’elle en a l’air. « Ce qui est génial dans le blues, c’est qu’il n’y est question que de sexe mais sans jamais le dire. Les chansons de Chuck Berry, par exemple, ça ne parle que de cul ».

Cette époque-là n’était pas le bon vieux temps : « Au début du rock, il y a des noirs et des blancs et tous sont des miséreux. La nostalgie, qu’est-ce qu’on en a à foutre ! » Il a bien raison, Embareck !