©2007 Michel EMBARECK.
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UNE FLÈCHE DANS LA TÊTE
Avril 2019
Joëlle Losfeld Editions
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Après une longue séparation, un père et sa fille se retrouvent pour emprunter la Route du blues entre Memphis et La Nouvelle-Orléans en espérant renouer des relations jusqu'alors chaotiques. S'ils découvrent peu à peu l'envers du décor d'une musique devenue folklore pour touristes, ils apprennent la vérité vraie sur la mort énigmatique de Robert Johnson, figure tutélaire de la musique bleue.
Mais le voyage est surtout l'occasion pour le père de s'interroger sur ses crises de migraine, ce douloureux symptôme d'aucune maladie formellement identifiée qui conduit les victimes à entretenir avec le monde un rapport d'observateur misanthrope.
Difficile dans de telles conditions de se livrer à des confidences.
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L'extrait
« À chaque occasion, l'histoire repasse les mêmes plats, chaque fois plus amers, moisis, dissimulés derrière un vocabulaire aussi vide que pompeux. On peut être tenté de mettre fin à ses jours par dégoûts des autres. Ou par dégoût de soi-même. Il avait cumulé les deux pendant suffisamment longtemps pour avancer désormais vers la mort sans la redouter.
Réflexe de ses débuts d'observateur des manifestations au sein de la brigade « voie publique », le père surveillait sa fille d'un œil à coulisse. Que sait-il d'elle ? Pas grand-chose depuis l'école primaire. Plus de trente ans de paternité quasi absente en ont fait deux amis étrangers l'un à l'autre.
L'annonce de l'arrivée des passagers en provenance d'Ottawa le fait avancer vers le couloir d'où débarque la foule d'emmitouflés dans une symphonie de valises à roulettes et smartphone à l'oreille, oui, oui, je suis là, d'accord, d'accord, bien passé, oui, autant de mots qu'économisait le téléphone fixe.
Rencognée derrière un panneau « Dunkin' Donuts » elle l'aperçoit plisser les paupières, écarter un voyageur du plat de la main, scruter chaque silhouette. Un rouquin frisé, cheveux en catogan, vêtu d'une doudoune mauve s'approche. Ils se serrent la main. Échangent quelques mots sans que la moindre émotion transparaisse sur leurs visages. L'inconnu lui remet un étui à violon ainsi qu'une enveloppe tirée de la poche intérieure de l'anorak. Sur quoi il tourne les talons. » (p. 23-24-25)
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La Grande table d'été par Maylis Besserie - France Culture
L'Amérique écrite d'ici
avec Michel Embareck, écirvain et journaliste, et Lionel Salaün, écrivain
"Dans ce Sud, celui du Mississippi, l'héritage du racisme et de l'esclavage est encore présent aujourd'hui, même si les choses se sont un peu améliorées depuis la fin des années 60 et le passage des Droits civiques. Mais demeurent quand même aujourd'hui des relents de cet esprit qui a imprégné cette région pendant ci-longtemps." (Lionel Salaün)
Partons pour un road-trip. Direction Mississippi. Une route vers un passé que même la vase du Bayou n’est pas parvenue à enfouir. Un demi-siècle après les droits civiques, des relents suprémacistes se font encore sentir sur la route du blues. Seules consolations : la musique pour panser les plaies, et la littérature. Deux auteurs français Michel Embareck et Lionel Salinj écrivent l’Amérique vue d’ici.
"De mon point de vue, le blues est devenue une musique folklorique. Ce qu'a représenté le blues à une certaine époque, ce témoin-là a été passé au rap jusqu'à la fin des années 90. Il raconte le passé." (Michel Embareck)
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L'avis de Quatre Sans Quatre
« Il vit avec un serpent, une aiguille à tricoter, un marteau piqueur ou une barre de fer dans la tête. »
On peut pas dire qu’il soit frais, l’ancien flic, le type des renseignements généraux attendant sa fille qu’il n’a pas vue depuis un bout. Ça n’a jamais été Serpico non plus, il était chargé de surveiller la presse et les médias. Sa fille le prend pour un espion, faut bien vivre d’illusions. Elle arrive d’Ottawa où elle a laissé derrière elle une rupture difficile, encore un peu saignante, lui l’embarque sur la Route 61, entre Memphis et La Nouvelle-Orléans, sur les traces du blues, à suivre les notes des guitares bidouillées sur d’anciennes boîtes à cigares et les harmonies des ruine-babines pleurant dans la poussière de Dixie.
Pourquoi ces retrouvailles après si longtemps ? Elle le soupçonne d’un truc pas clair. Après tout, c’est un flic, même s’il ne bosse plus pour la grande maison, un espion reste un espion. Genre se servir d’elle afin d’accomplir une obscure mission. D’ailleurs, elle a bien vu, à l’aéroport, un mec louche lui remettre un étui à violon. Elle parierait tout ce qu’on veut qu’il n’y a pas d’instrument à l’intérieur. Mais bon, elle suit, curieuse, et puis cela va lui faire du bien de se vider la tête de son amour défunt. Son père l’inquiète aussi, avec sa migraine perpétuelle et son comportement de déprimé chronique.
LIRE LA SUITE : Quatre Sans Quatre.
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La musique du livre
Une playlist de folie, toute l'histoire du blues (ou presque), à déguster en lisant ce roman.
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La note de L'Express : 17/20
Lui et elle. Ils n'ont pas de nom. Un père et sa fille, rien de plus et tellement plus. Ils ne se sont pas vus depuis deux ou trois ans, se connaissent à peine. Il vit à Paris, elle, à Montréal, c'est pas l'océan à boire, c'est tout le vide de l'absence paternelle à combler. Elle avait 10 ans quand il s'est évaporé. Trente années ont passé, à serrer les dents sur des pourquoi. Il lui a donné rendez-vous à Memphis pour remonter la route du blues jusqu'à La Nouvelle-Orléans. Dernière sortie de secours pour se retrouver. Raté.
Ils ne font que s'effleurer. Lui, l'ex-flic matraqué par des migraines, un mystérieux étui à violon sous le bras ; elle, imaginant une barbouzerie, questions bottées en touche, chacun rencogné dans ses amours en deuil. Deux cafardeux au pays du spleen. La Louisiane a vendu son âme à la criée des néons, les légendes de John Lee Hooker ou de B.B. King rectifiées en folklore de bric et de toc, les pouilleries inchangées. Les mélancolies s'enchevêtrent, crachineuses. Complainte made in Mississippi.
Michel Embareck compose une épatante prose en blues, en longues glissades d'harmonica qui piaulent les bonheurs fanés, les voluptés du sexe, les impostures de l'espoir et le Sud bouffé aux mythes. Tempo cuivré, syncopé. Erskine Caldwell déambule sur les arpèges, William Faulkner rhabillé en raciste sournois. Embareck cajole et tire à vue d'un même élan, puis remet une pièce dans le juke-box. Muddy Waters, Dinah Washington, Robert Johnson dans les microsillons. L'ancien critique rock shooté aux vinyles connaît la musique. Il y en a plein ses romans. Plein son style, chaloupé, guttural, fermenté dans les beuglants des bayous. Entre deux volées de chevrotine. S.B.
LIRE LA SUITE : L'Express
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Nyctalopes
Toutes sortes de canards se télescopent dès les premières pages et nous résument au passage la biographie de Michel Embareck. Il y a bien sûr les canards de papier qui nous rappellent d’emblée que Michel fut l’un des meilleurs critiques rock de ce pays avant de bifurquer vers les faits divers et la chronique judiciaire. Et puis il y a les autres, les vrais (comme l’Ouest du même nom), élégants de la plume et gras du foie, ceux de l’Hôtel Peabody en l’occurrence, connus pour être l’une des grandes attractions de Memphis, Tennessee, lorsque chaque soir ils quittent la fontaine de la réception pour rejoindre en ascenseur leurs appartements situés sur les toits de l’établissement.
On l’aura compris, c’est à un road-trip américanisé que nous convient un père, ancien flic des renseignements généraux français, et sa fille qu’il retrouve après des années de contact en pointillé. Chacun y trouvera de quoi clore un chapitre mais sans vraiment faire route commune. Avec leurs souvenirs respectifs en dommages collatéraux filigranés, ils entament un périple entre réconciliation impossible et solitudes antinomiques. L’une tait des cicatrices amoureuses toujours purulentes, l’autre transporte un mystérieux violon et plie sous le joug de migraines à répétition. Et du coup, même si cela n’a strictement rien à voir, on pense au thème d’Un funambule sur le sable, le roman de Gilles Marchand (Editions Aux Forges de Vulcain) et à son personnage affublé d’un violon dans la tête, juste pour cette conjugaison de méchantes céphalées et d’instrument à cordes sensibles embarqués de concert (c’est le cas de le dire) dans une improvisation bleue en trois accords majeurs.
Dès la sortie de Memphis, père et fille enquillent bien sûr la Route 61. Et ainsi de suite défilent toutes les crèches mythiques du blues, devenues clichés de cartes postales et spots pour touristes en goguette. On croise le fantôme de Robert Johnson pour une autre vérité vraie jurée crachée sur l’acte de naissance de la Musique du Diable, quelques relents sudistes pugnaces, des tables épicées aux couleurs locales, d’autres voix tutélaires, Lucille Bogan, Muddy Waters, Sonny Boy Williamson, John Lee Hooker… On se laisse guider en somme, au gré des étapes et des crossroads. Mais si la route file doux (« La glissade de la voiture au long des lignes droites lui semble un parfait toboggan vers l’oubli. »), comptez sur l’écriture pour faire tanguer le voyage.
« Jamais il ne comprendra pourquoi la vie prend plaisir à se maquiller en traînée pour offrir l’illusion qu’il existe un refuge à l’écart de son flot de pourriture toxique, de mensonges quotidiens dont il a été le témoin rémunéré avant d’en payer par ricochet la facture. »
Grand maître de la phrase qui vous gifle en fin de paragraphe, Michel Embareck enchaîne couplets mélancoliques (mi), refrains sucrés-salés (la) et shuffle syncopé (si) en une harmonie tonale parfaitement calée sur le rythme ternaire de toute la musique qu’il aime, elle vient de là, etc…
Un livre bien accordé, à écouter au stéthoscope.
JLM
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Embareck-Pobel : la flèche et la lance
Ils aiment les mots, ces deux-là. Les mots qui jouent, qui surprennent, qui mettent un nez rouge, qui tombent comme un cheveu sur la page, les mots qu’on détourne, qu’on fait chanter, qu’on invente, qu’on place comme une bombe dans le train-train d’une phrase. Aujourd’hui, on dégraisse, on va jusqu’à l’os, on coupe tout ce qui dépasse. On veut du plat, du sec, du creux. On fait dans l’allégé, le régime syntaxe, du pathos à 0%, du bateau ivre sans alcool. Ce n’est pas du tout leur style, à ces deux-là.
Ils se sont rencontrés aux Vendanges littéraires de Rivesaltes. L’un, frisé, gueule de baroudeur, y recevait en 2017 le prix Coup de foudre pour "Jim Morrison et le diable boiteux". L’autre, front lisse d’intello, faux air distrait d’un observateur-né, y était venu, comme chaque année, au nom d’une vieille amitié. Tous deux ont fait une belle carrière de journalistes. Michel Embareck, le frisé, écrivait notamment dans Best des articles sur la musique « noire » américaine. Didier Pobel était la « plume » éditoriale du Dauphiné Libéré. Le premier publiait des romans policiers, le second des recueils de poèmes. Leurs cibles littéraires n’ont fait que s’éloigner ces dernières années, l’un partant sur les traces de Jim Morrison, Johnny Cash et Bob Dylan, l’autre se partageant entre l’évocation de souvenirs (vrais ou imaginés) et des histoires pour la jeunesse. Mais l’amour des mots les rapproche. Et leurs derniers livres aussi. Où il est question de flèche et de lance.
LIRE LA SUITE : Les Vendangeurs littéraires
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Le blues du migraineux
Quand il ne mitonne pas un polar des familles, Michel Embareck écrit sur la musique qu'il aime, le blues, pardi. Quand il n'est occupé ni par l'un ni par l'autre, Michel tente de repousser les poignards de feu qui vrillent son cerveau car, par ailleurs, Embareck est un grand migraineux ; Du mal de crâne XXL. Plutôt que de pleurnicher sur son sort dans un autofiction noyée de je, il a confié à un personnage qui lui ressemble peut-être un peu le soin de raconter les affres de cette méchante amie et les quelques astuces pour s'en débarrasser. Mais pas n'importe comment et pas n'importe où : dans un road-movie empruntant la Blues Road 61 le long du Mississippi. Un père vieillissant et nostalgique s'y retrouve aux côtés de sa fille en pleine rupture amoureuse. Ils se sont perdus de vue, ils vont tenter de retrouver au fil d'un voyage dont les étapes auraient pour nom Trombone Shorty, Billie Holiday, Robert Johnson... Mais ces traces peu à peu s'effacent. « Que reste-t-il de tout ça ? interroge l'amoureux fou des précités. -Un musée m'sieur. ».
Pour retrouver la flamme et l'inspiration, leurs éventuels successeurs n'auraient pourtant qu'à puiser dans ce qu'on peut saisir en route : « Misère, défonce aux médocs, malbouffe, obésité. » Tout bon morceau de blues commence par l'exposition des motifs du désespoir, puis on s'en accommode et on invoque la puissance divine. Ainsi procède ce court roman et bref voyage, jolie réussite pour bercer ses douleurs secrètes puis finalement s'en faire raison.
Marianne mai 2019
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Le migraine-blues de Michel Embareck
Sur fond de céphalées violentes, le romancier jurassien nous emmène dans le sud des États-Unis, à la recherche d’un monde perdu.
Ce n’est pas une autobiographie. Mais le personnage central du dernier roman de Michel Embareck partage au moins un point commun avec son auteur : la migraine. Cette “ flèche dans la tête” , qui donne son titre au récit et symbolise la douleur, tantôt violente, tantôt lancinante, qui affecte le romancier depuis toujours. « C’est étrange, la migraine, sourit Embareck. C’est pas une maladie, c’est un symptôme. De quoi, on ne sait pas. Les médicaments n’existent pas. J’ai servi de cobaye au centre de recherche sur la migraine il y a des années ; ça n’a rien changé. » Les maux de tête, intolérables, reviennent toujours. Une fois, deux fois par semaine, pour plusieurs heures, plusieurs jours parfois. « Alors tu te mets en retrait du monde. Et le monde se tient à distance pour ne pas te déranger. C’est cet état dont je parle dans le livre, cette façon de voir les choses en observateur bougon. » Comme retranché dans son crâne.
Une enfance dans le Jura
Une flèche dans la tête raconte les retrouvailles d’un père, migraineux donc, et de sa fille, au terme d’une relation souvent chaotique. Le décor : une “route du blues” entre Memphis et La Nouvelle-Orléans, vidée de son sens originel, devenue attraction pour touristes nostalgiques d’une époque révolue. Un monde englouti, un “Disneyblues” qu’Embareck décrit de son style enlevé et distancié, tout imprégné de l’ambiance d’une Louisiane qu’il aime tant.
L’Amérique, le blues, le verbe : ces trois mots esquissent déjà le portrait d’un auteur aux vingt-cinq romans, polars et autres exofictions. Fils d’instituteurs, il grandit dans le Jura, dans le village du Deschaux. Une enfance à la Pergaud, entre braconnage de grenouilles et « conneries de petit paysan », se souvient-il, pas peu fier de parler couramment le patois local.
Ado, ses parents l’expédient en pension dans l’austère collège Rouget de Lisle de Lons-le-Saunier, alors aussi fréquenté par Jean-Luc Mélenchon et Jean-Claude Romand.
C’est dans l’immense bibliothèque qu’il dévore, pour tromper l’ennui et la discipline de fer de l’établissement, les principaux auteurs français, russes et bien sûr, américains, de Dos Passos à Steinbeck ou Erskine Caldwell. « Je me demande encore comment un bahut aussi rigoriste pouvait détenir de tels auteurs », s’amuse-t-il. Fasciné par les articles judiciaires de Pierre Mérindol dans Le Progrès de Lyon, le jeune Embareck n’a qu’une idée en tête : être journaliste. Pendant dix ans, il témoigne de la déferlante punk dans le magazine rock Best , même s’il avoue davantage de tendresse pour le pub-rock de Dr Feelgood ou Graham Parker. Puis il devient fait-diversier à La Nouvelle République de Tours, marqué à jamais par l’affaire Courjault des bébés congelés, ou le meurtre gratuit d’un auto-stoppeur. « C’était comme dans la chanson de Johnny Cash : “j’ai tué un type à Reno, juste pour le regarder crever…” »
À 67 ans, l’ex-journaliste nourrit son œuvre littéraire, commencée en 1985, de ses multiples expériences. Sans oublier de rendre hommage, entre deux manuscrits et deux migraines, à la bonne chère. Notamment en Alsace, une région qu’il adore depuis qu’il y a suivi ses études. « C’est un pays où ils ont tout compris à la qualité de vie. »
LIRE SUR LE SITE : Le Progrès Mai 2019
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Route bleue
La Route du blues, entre Memphis et La Nouvelle-Orléans, un père et une fille en voyage de retrouvailles, chacun avec l’espoir secret de renouer les liens depuis trop longtemps défaits. Mais le blues, la musique de Robert Johnson, chanteur et guitariste mythique, n’existe plus. Il ne reste qu’un triste folklore pour touristes en mal d’exotisme, qui peine à cacher l’éternelle misère des descendants d’esclaves. Et ces deux solitudes qui se rencontrent ne suffisent à recréer une famille. Le père, ses migraines et ses silences, la fille, sa colère et son sentiment d’abandon, partagent leur balade comme deux étrangers. La pudeur, les absences et les regrets, ont dressé des murs infranchissables. Leur périple devient une fuite en parallèle où chacun, avec ses bleus et ses écorchures, se retrouve à traîner ses fantômes telles des vieilles valises encombrantes.
Une flèche dans la tête est la chronique douce et mélancolique d’une rencontre ratée. Celle de deux êtres qui auraient pu, auraient dû s’aimer et se le dire. Michel Embareck nous y parle de secrets qui deviennent des prisons, de non-dits comme autant de barrières. Il nous montre le sud des Etats-Unis, ce Deep-South où rien n’a changé et où les noirs sont toujours les dindons de la farce. Il nous raconte le blues, une musique qu’il aime passionnément (il n’a pas été chroniqueur musical pour rien) et qui n’est plus qu’une nostalgie monnayable. Cette Route du blues est un chemin sombre et émouvant, entre Tennessee et Louisiane, qu’il ne faut pas hésiter à emprunter.
Laurent Gourlay
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Une flèche dans la tête, Michel Embareck
Pour écrire les 113 – légères – pages d’Une flèche dans la la tête, il a fallu du temps. Sans doute plus que pour publier les 1572 de Guerre et Paix. Déjà, le style ne trompe pas. Un mélange d’oralité, de registre soutenu et d’argot surrané à la sonorité unique. Le genre d’agrégat d’une infinie richesse qui met des lustres à s’ajuster en une langue personnelle, évidente et sûre d’elle, dont aucune des nombreuses ruptures et aspérités ne vient pourtant troubler l’harmonie d’ensemble. Une langue dont on sait qu’on est bien dedans avant de pouvoir dire pourquoi.
Ellipses et fils qui pendouillent
Mais l’expérience d’un auteur n’est pas qu’affaire de style. Elle se reflète aussi dans sa faculté à faire de ses marottes et de son vécu des éléments essentiels de l’histoire, sans que rien ne semble forcé pour autant. Ou bien à oser ellipses et fils qui pendouillent sans craindre de paumer ses lecteurs, parce que l’on sait, à force de les avoir sentis vous prendre la main par respect plus que par nécessité, qu’ils sont de grandes filles et de grands garçons.
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Highway 61 revisitée
Macadam à deux voix... celle d'un père et de sa fille qui se retrouvent dans un bar d'hôtel, à Menphis, après un trop long hiatus. Ensemble, ils vont "enquiller" la fameuse route du blues, celle qui file jusqu'à la Nouvelle Orléans. Que savent-ils l'un de l'autre....
LIRE LA SUITE : ROLLING STONE 2019
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Michel Embareck une flêche dans la tête
Un ancien des RG bien déglingué et sa fille trentenaire qu'il n'a pas vu grandir partent sur la route du blues entre Menphis et la Nouvelle Orléans. Lui se gargarise des lieux et des anecdotes concernant ses légendes comme le guitariste et chanteur Robert Johnson qui dit-on vendit son âme au diable un soir à Clarksdale pour jouer de la guitare comme un dieu....
LIRE LA SUITE : LIBERATION 2019
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